Perrier-Jouët se met sur son 31 écologique

 

Depuis ses premières heures, Perrier-Jouët est le rendez-vous de passionnés de champagne, mais aussi d’amoureux de nature. Nicolas Perrier, tout comme son fils Charles, étaient botanistes et horticulteurs. Leur projet viticole s’articule autour du respect de cette matière première, sa racine profonde. Plus de 200 ans plus tard, la maison est certifiée Viticulture Durable en Champagne (VDC) et s’applique même depuis quelques années à agir écologiquement sur tous les leviers qui entourent son célèbre vin pétillant. Dans le viseur de son global director, Guillaume Pétavy Meynier : allier responsabilité et beauté depuis le jus, en passant par la bouteille, le transport et même le packaging… Ce dont témoigne son dernier né, le coffret cadeau Belle Époque Cocoon, destiné à ses cuvées millésimées.

 

Ces dernières années ont été marquées par un nouveau tournant écologique chez Perrier-Jouët, pourquoi cela ?
Quand je suis arrivé en 2018, la première étape a été d’évaluer ce rapport à la nature, de comprendre notre impact sur cette dernière et de construire un programme pour améliorer notre approche. Nous avons une vision du luxe contemporaine, qui veut allier la désirabilité à la responsabilité. Alors on a fait un état des lieux complet et monté une stratégie basée sur la réduction, la réutilisation, le recyclage, et le respect de la nature, bien sûr.

 

D’autres innovations ont déjà vu le jour avant le Cocoon ?
On a pris l’engagement de ne plus présenter que des offres 100% éco-conçues, avec des circuits courts, en France ou en Europe. En 2020, on a sorti notre premier projet, l’Ecobox. En 2021 est née notre caisse de bois fabriquée avec les restes de la taille de nos vignes. Naturellement, l’étape suivante était de réfléchir à un packaging qui mêle durabilité et beauté… Et c’est alors qu’est né Cocoon, en 2023.

 

Quelle est sa signature ?
L’habillage du Belle Époque Cocoon a été entièrement revu pour être fabriqué à partir de produits naturels. On utilise seulement deux matériaux, la pulpe de papier qui vient de forêts gérées durablement, et des sarments de vigne. Il est 93% plus léger que l’ancien coffret cadeau Belle Époque… Un véritable poids plume, seulement 49 grammes !

 

D’un point de vue écologique, le poids a aussi son importance ?
C’est moins encombrant, plus facile à transporter. Nous n’utilisons plus que des biocarburants et de l’électrique pour les acheminements français et européens depuis trois ans déjà, et notre objectif est désormais de livrer outre-Atlantique avec un transport vert là aussi : uniquement à la voile. Réduire le poids nous permet de faciliter et d’optimiser les traversées. Mais de manière générale, je pense que l’univers du luxe a besoin de revoir sa conception du cadeau, de montrer qu’on peut faire quelque chose de prestigieux et de durable à la fois.

 

Et du côté de ce que la bouteille, l’écologie est-elle aussi au rendez-vous ?
Pour ce qui est du contenu, depuis 2014 diverses actions ont été mises en place pour enrichir la biodiversité du vignoble. Comme pour toute notre production, sa fabrication est circulaire. 99% de nos sous-produits, comme les moûts et les peaux de raisins, sont récupérés par des partenaires locaux pour une seconde vie, en cosmétique, par exemple. Et dès 2024, toute la vendange Belle Époque sera embouteillée dans des contenants de couleur verte. Le verre vert a l’avantage de contenir 85% de matériau recyclé, contrairement au transparent, en plus de mieux protéger le vin de la lumière… Toutes nos innovations sont par ailleurs en open source, rien n’est breveté, on veut donner la possibilité à d’autres maisons de s’inspirer de nos recherches.