L’âge d’or du rhum
Par Maxime Pacaud, gérant de la cave Nicolas à Saint-Leu-la-Forêt
Longtemps, le whisky a été le spiritueux le plus prisé en Europe. Le rhum ne jouissait pas d’une image aussi noble, d’abord parce qu’il venait de plus loin, et puis, n’oublions pas qu’on le buvait quotidiennement sur les bateaux pour contrer les maladies. Mais ces dernières années, cet alcool s’est frayé une place de choix dans le cœur des amateurs. Aujourd’hui, le rhum n’est plus perçu comme un simple ingrédient de cocktail, mais comme un spiritueux de choix, à déguster sec, avec des références de haute voltige. En fait, le rhum fait un tel carton qu’il dépasse désormais le whisky en parts de marché.
Le rhum est aussi un vecteur de renouvellement. La clientèle qui se l’offre est plus jeune. La découverte se fait à travers des références très douces, avant de s’orienter vers des produits plus travaillés, moins sucrés. Les fins amateurs prisent des rhums très qualitatifs, comme le Flor de Cana du Nicaragua, un 25 ans d’âge aux arômes de vanilles, de caramel et de cacao noir, avec une longueur en bouche impressionnante. Ou encore, le Rhum Nation 21 ans de la série Decanter Black, un produit du Panama aux notes de fruits exotiques très mûres, doué d’une grande complexité. Ces rhums vieillissent en étant soumis à des températures bien supérieures à ce que connaissent les whiskys, ce qui augmente considérablement la part des anges. Cette rareté, associée à une image en perpétuelle modernisation et aux nombreuses nouvelles références, expliquent pourquoi le rhum est désormais la star des spiritueux en France, volant la vedette au single malt.