Trois spiritueux pour les fins amateurs

 

 

Qui mieux qu’un caviste passionné de spiritueux pour se faire conseiller des bouteilles qui sortent des sentiers battus ? Jérémie Battault, à la tête de la cave de Clermont Ferrand depuis 2012, organise une masterclass de dégustation un vendredi sur deux dans sa boutique. Depuis la théorie, en passant (bien sûr) par la dégustation, il enseigne à ses élèves l’art de boire et d’accorder le rhum ou le whisky. Voici trois bouteilles idéales à apprécier sur un dessert chocolaté.

 

Rhum Hampden 2010 LROK, 47°
« Ce rhum jamaïcain est un véritable coup de cœur. Il vient de l’une des plus vieilles maisons de Jamaïque, une distillerie qui a produit en tant que négociante pendant 265 ans, et qui n’a commencé à éditer pour sa propre marque qu’en 2018. Il s’agit-là d’un millésime 2010, qui a onze ans d’âge, fabriqué selon la méthode ancestrale : sans ajout de levure, sans colorant. Il est assez puissant et dense, c’est un “light rhum owen kelly” qui correspond pour le type de rhum jamaïcain à un rhum léger, mais qui a tout de même une grande générosité, un goût très marqué. L’ester (la molécule à l’origine de l’odeur de fruit) est très élevé. Il a un nez marqué par la banane, avec une bouche exotique où l’on retrouve des notes mentholées, vanillées, et un peu de réglisse. »

 

Kavalan Port Cask Taïwan, 57.8°
« Le Kavalan Port Cask est un whisky taïwanais, issu de la gamme “Solist”, uniquement composée de single cask embouteillés au degré naturel. La distillerie est très récente, elle a commercialisé son premier whisky en 2008, mais elle a vite gagné en notoriété, après avoir eu le titre de meilleur whisky du monde, en 2015, sur l’un des produits de cette même gamme. Le Port Cask Solist est élevé en fûts ayant contenu du porto, dans un climat chaud et humide qui accélère la maturation. Il est très intéressant, avec des arômes de chocolat qui persistent jusqu’à la fin de la dégustation, et de prune. En bouche, il est légèrement acidulé et épicé. Il a une structure douce et robuste à la fois. Pour faire ressortir ses arômes, je conseille de lui ajouter une ou deux gouttes d’eau au moment de le boire. »

 

Yamazaki Distiller’s (disponible dans les magasins NICOLAS)
« Yamazaki est la première distillerie japonaise, elle est située entre Osaka et Kyoto, et travaille ce whisky d’une façon particulière : il est vieilli dans plusieurs types de fûts à la fois. Le Distiller’s est un assemblage d’un fût de chêne mizunara, typique du Japon, d’un fût de Xérès et d’un dernier, utilisé en élevage de vin de Bordeaux. Ce mélange donne un whisky aux notes épicées et vanillées, avec un côté très suave en bouche, des notes exotiques. Il est très équilibré, facile à boire. Il va parfaitement sur des desserts chocolatés ou des flans. Il est assez différent des classiques japonais, il n’a pas le côté végétal et fleuri qu’on leur trouve souvent. D’ailleurs, quand je le fais déguster à l’aveugle, les gens mettent du temps à comprendre d’où il vient ! »