Maison Salon



Un grand vin, tout simplement… avec des bulles.

Salon est un champagne unique. Tout, dans ce vin d’exception, est placé sous le signe de l’un : à l’origine, champagne d’un homme, Aimé Salon, d’un seul terroir, la Côte des Blancs, d’un seul cru, Le Mesnil-sur-Oger, d’un seul cépage, le chardonnay, d’une seule année, celle d’un grand millésime.

Avec un premier millésime en 1905, le champagne Salon est la création d’un homme, amoureux du champagne et entièrement séduit par le terroir du Mesnil. Suivant une exigence inébranlable, Aimé Salon, personnalité singulière, sut inventer le champagne de ses désirs : un Blanc de blancs sans précédent, au départ façonné pour son plaisir personnel, il ne partage sa création avec le monde qu’à partir des années 1920.



Ce champagne provient de la parcelle d’un hectare, « le Jardin Salon  , et de dix-neuf autres petites parcelles du Mesnil-sur-Oger, sélectionnées par Aimé Salon au début du XXe siècle. Les vins sont gardés en cave en moyenne dix ans avant de révéler leur complexité et leur finesse.

Si la Maison Salon conserve encore dans ses caves des bouteilles de presque tous les millésimes qui ont été commercialisés, c’est le signe qu’ici la mémoire a un sens. Au XXè siècle elle aura produit 37 millésimes, fait unique dans le monde du vin.

Aujourd’hui elle est dirigée avec la Maison Delamotte par Didier Depond Président et Michel Fauconnet Chef de Caves et Directeur de la production du Groupe Laurent-Perrier.



SALON 2012, LE SOURIRE.

Au début, l’hiver 2012 joue les timides, c’est en février qu’il frappe fort, des moins 10, des moins 20, le gel !

Mais mars le calme, tout doux, les bourgeons frémissent et voilà qu’il pleut beaucoup en avril, avec des nuits claires, donc froides, le gel ! Et encore la pluie, jusqu’en juillet, trop de pluie, la vigne n’aime pas trop. Coup de froid sur la floraison, le soleil n’est pas au rendez-vous. La vigne est triste.

Mais août arrive enfin, le mois des chaleurs en fait un peu trop au début, caniculaire. Le raisin en voit de toutes les couleurs, trop mouillé, puis trop sec, l’abondance n’est pas au rendez-vous, qu’en adviendra-t-il après la vendange ? Elle commence au Mesnil le 17 septembre.

La nature a de ses tours et, dans les cuves, c’est une merveille qui se révèle, un grand vin qui s’apprête, sourire en coin, avec un « je vous ai bien eus » !



BRILLANT 

Eugène-Aimé Salon est né le 7 Octobre 1867 à Pocancy, au pied de la Côte des Blancs en Champagne.

Peu tenté par la ferme familiale et encore moins par la carrière d’instituteur qu’on lui promettait, Aimé Salon a préféré tenter sa chance à Paris et se lancer dans le commerce. Jeune garçon plein d’enthousiasme, il parvient à se placer dans une entreprise de fourrure, la société Chapal à Montreuil. Grouillot au départ, il est vite responsable, s’impose, prend en main les destinées de l’entreprise, la développe, devient un des personnages d’un monde parisien brillant à l’aube du nouveau siècle.



CRÉATIF

Actif, intelligent, courant pour ses affaires de Paris à New York – il n’y avait pas une vente de fourrures à New-York, Londres ou Paris où il n’était pas concerné – il aime la vie, le plaisir, les meilleures choses, et, il va sans dire pour un Champenois, le meilleur champagne. Là, il rêve. Il rêve du plus beau champagne qui soit, d’un vin singulier qui ne serait qu’à lui, d’un champagne unique.

Ses liens avec la Champagne sont demeurés vifs : son beau-frère, chef de cave, le conseille. Il faut acheter de la terre, s’y mettre. Il compare les mérites respectifs des vignobles de Cramant, d’Avize, d’Oger et du Mesnil-sur-Oger. Il détermine ainsi que les raisins du Mesnil donnent des vins les plus aptes à vieillir. Il définit son terroir, la Côte des Blancs, le meilleur cru, celui du Mesnil-sur-Oger, les meilleures parcelles, celles du haut de l’église, situées sur le « terroir », là où l’équilibre entre sucre et acidité est parfait. Sa vision se précise : il fera, pour lui, pour sa consommation personnelle, un champagne sans assemblage.

En 1905, il venait de créer, simplement, le Blanc de blancs. Il en régale ses amis, nombreux, qui – la tragédie de la guerre passée – l’incitent à les faire profiter plus largement de son vin : la Maison Salon est créée en 1920 autour de cette clientèle d’amateurs.

On trouvera dès lors le Champagne Salon dans les lieux les plus courus. Le Maxim’s des années folles, entre autres, en fera son champagne maison. Il y a table ouverte, fréquente le monde politique, affirme ses convictions européennes et appartient au fameux « Club des cent ». Tout le monde veut boire son champagne. Celui-ci est d’une grande singularité pour l’époque car il s’agit d’un vin issu uniquement du cépage chardonnay. Or, avant la guerre de 1914-1918, aucune marque de champagne ne commercialise de vin mono-cépage. Ainsi Aimé Salon a-t-il été le précurseur du Blanc de blancs.



IMMUABLE

Sa réussite fut exemplaire, sa vie suprêmement agréable. Passionné par les arts de la table (deux cuisiniers officiaient dans sa maison de campagne au Mesnil-sur-Oger), il avait des idées très arrêtées sur les mets et leur préparation, ainsi que sur les vins qui devaient les accompagner.

Depuis le millésime 1928 qui vaudra à Salon la reconnaissance unanime des connaisseurs, l’exigence reste la même : seules les années exceptionnelles, les millésimes les plus grands sont commercialisés, la production limitée, les procédés de vinification immuables.



PRÉCURSEUR

Aimé Salon, le Champenois, est aussi un Européen, engagé dans les années trente auprès de Louise Weiss dans la lutte pour une conception pacifique et moderne de l’Europe (son nom figure dans l’annuaire des « Premiers Européens » de 1931). Véritable personnage de la vie parisienne durant les années Folles, Aimé Salon comptait de nombreux amis, notamment dans les milieux politiques et parlementaires qu’il fréquentait en affichant des idées déjà très européennes progressistes.

De son temps, comme à sa disparition en 1943 et encore aujourd’hui, Aimé Salon apparaît comme un précurseur, un homme d’idées, libre et créatif. Son champagne reste la marque de cette recherche d’une vie plus belle, le symbole de la générosité, le signe qui perdure au fil du temps, jusqu’à nous, du désir d’apporter aux hommes, dans le domaine que l’on maîtrise, le meilleur.