Le questionnaire Vins Fins de Léa Perret



Petite, Léa Perret scrutait la cave remplie de références d’exception de son grand-père. Plus tard, sa tante restauratrice l’a initiée à des bouteilles inoubliables. Autrement dit, à seulement 26 ans, Léa Perret perpétue la tradition d’une famille qui sait apprécier les grandes choses. Déjà lauréate du prix Les Rabelais de la gastronomie en 2021, Léa Perret, vient d’ajouter en 2022 un nouveau titre à son palmarès – et pas des moindres – celui de « Meilleure jeune caviste de France ». Par ailleurs co-gérante de la cave Nicolas de la rue des Jacobins à Lyon, la jeune prodige s’est prêtée au jeu de notre questionnaire Vins Fins. 

 

Quel est votre terroir préféré ?
Celui qui me procure le plus d’émotions est la Côte de Nuits : autant de grands crus sur une vingtaine de kilomètres, c’est grandiose ! J’affectionne particulièrement le Chambolle-Musigny. J’aime sa longueur et la fraîcheur envoûtante qu’il garde même en vieillissant. 

 

Quel est le plus grand vin que vous ayez goûté ?
Un Château Margaux 1990 lors d’une dégustation professionnelle, au tout début de ma carrière. Dans la cave où je travaillais, on organisait des dégustations « Très grands vins » accompagnées de la cuisine d’un chef. Il n’y avait qu’une bouteille à partager entre les quinze clients présents. Par miracle, il est resté un fond de ce Margaux et j’ai pu le goûter. À la seconde où j’ai mis mon nez dans le verre, le temps s’est arrêté, j’ai été prise d’une émotion très forte.!

 

Quel vin rêvez-vous de boire ?
Un Romanée Conti, sans hésiter ! Je vais bientôt réaliser ce rêve et je mesure ma chance. Grâce au titre de Meilleure Jeune Caviste de France que je viens de remporter, je vais avoir le privilège d’aller en déguster au domaine. Il y a un tel fantasme autour de ce vin… J’ai hâte d’inscrire ce moment dans ma mémoire.

 

Quelle bouteille de votre cave gardez-vous pour une occasion spéciale ?
Un Château d’Yquem 1995, mon année de naissance. Ma maman, qui ne boit quasiment pas de vin, me l’a offerte il y a quelques années. Il a une valeur sentimentale ! Je le boirai avec elle et mes frères. 

 

Quel est votre plus grand regret œnologique ?
Plus jeune, j’adorais descendre dans la cave de mon grand-père et scruter les étiquettes de sa collection. Une fois, j’ai malencontreusement lâché une bouteille qui s’est cassée. Quelques années plus tard, j’ai appris que c’était un Chambolle-Musigny Les Amoureuses de chez Mugnier. Je garde un goût amer de l’avoir gâché…

 

Racontez-nous votre plus belle rencontre !
Ma plus belle rencontre œnologique est avec un champagne : le premier que j’ai goûté ! Une cuvée Comtes de Champagne 1999 de Taittinger. En soi, 1999 n’est pas un grand millésime, mais c’était la première fois que je sentais quelque chose d’aussi raffiné, élégant. J’ai été captivée par sa complexité. Mon grand amour pour les champagnes est né ce jour-là.

 

Quel est votre plus beau souvenir de dégustation ?
Là encore, un champagne. Un Salon, cuvée « S » 1996, incroyable. Je l’ai goûté en 2017, à Noël, en famille, grâce à ma tante qui l’avait gardé après avoir fermé son restaurant. Je voyage à nouveau rien qu’en y repensant ! Je n’ai jamais goûté un champagne aussi juste et précis. La qualité du vin est primordiale, mais ce sont les personnes avec qui on le partage qui ancrent le moment à jamais.

 

Quelle est la prochaine belle bouteille que vous prévoyez de boire ?
Je viens de recevoir une nouvelle cuvée PN TX 17 de chez Bollinger, un assemblage constitué à 100% de pinot noir avec pour cru principal Tauxières, et un léger dosage de 4g... Tout est réuni pour passer un bon moment. Mais mon cœur balance avec La Côte aux Enfants de la même maison, qui date de 2015.