Entre tradition et innovation, l’armagnac ultime



Un anniversaire en cache parfois un autre. En cette année de bicentenaire, la maison Nicolas fête aussi ses quarante ans de partenariat avec une autre très belle institution : Château de Laubade, référence incontournable du au pays de l’Armagnac. Pour l’occasion, Arnaud Lesgourgues, héritier de la troisième génération à la tête du vignoble, nous raconte cette épopée au pays de l’armagnac et l’art de naviguer habilement entre tradition et innovation.

 

Présentez-nous le Château de Laubade !

L’histoire du château débute en 1870. Il appartient aux Lesgourgues depuis 1974, date à laquelle mon grand-père, négociant en grains, l’a acheté. Mon père a pris sa suite, et tous deux nous ont transmis leur savoir-faire. Avec ma sœur Jeanne et mon frère Denis, nous sommes la troisième génération à la tête de Château de Laubade. Nous sommes la première propriété en Armagnac, avec nos 105 hectares de vignoble. Notre particularité est d’avoir 40% de nos vignes en baco, le cépage emblématique de ce spiritueux. Rares sont les domaines qui en ont autant, car on ne peut pas l’utiliser pour autre chose, comme pour du vin blanc de Gascogne. Mais au Château de Laubade, on ne fait que de l’armagnac ! 

 

Vous êtes le leader sur le marché de l’armagnac. Qu’est-ce qui fait la qualité et la renommée de vos produits ?

Une partie importante de la réponse se trouve en amont de notre produit. On maîtrise 100% de la production : on ne fait venir le raisin de nulle part, la matière première est la nôtre, on la chérit, on la travaille, pour obtenir des armagnacs qui sont contrôlés sur toute la chaîne. Je pense que, in fine, cela joue vraiment sur la qualité. Cette reconnaissance de nos spiritueux doit beaucoup au très gros travail réalisé par des équipes performantes. Il y a aussi une tradition que le Château perpétue depuis de nombreuses décennies : nous collectionnons nos millésimes. Nous avons donc des références année par année, dont la plus ancienne remonte à 1888 ! Notre force a été d’en garder une partie à transmettre de génération en génération, même si nous continuons d’en vendre quelques unités.

 

Vous êtes positionnés sur un produit très traditionnel, mais vous ne cessez d’innover, d’inventer de nouveaux produits... Comment allie-t-on les deux ?

Jongler entre tradition et innovation, c’est notre raison d’être. L’identité de Château de Laubade se déploie sur trois plans. D’abord, il y a le respect de l’armagnac, fait dans les règles de l’art. Mais nous sommes aussi très attirés par la nouveauté, qui se caractérise chez nous par des expériences. On les nomme nos « curiosités », ce sont des armagnacs qui ont été revisités : certains sont faits en monocépage (contre quatre traditionnellement), d’autres sont issus d’élevages particuliers. Récemment, nous avons créé « L’Occitan », un armagnac dont la finition a été faite dans des fûts de Rivesaltes du domaine Coume del Mas, l’un des plus emblématiques de cette appellation de vins doux. Avec ses huit mois de finition, notre armagnac a développé un côté plus oxydatif. Il est d’ailleurs vendu en exclusivité chez Nicolas. Notre troisième facette, enfin, c’est le goût pour la beauté : l’un de mes frères est artiste, nous sommes des esthètes dans la famille. Depuis quarante ans, nous développons aussi un univers autour de l’art contemporain, en faisant venir des artistes en résidence au Château de Laubade