« Mon plus grand moment ? Un Château Lafite Rothschild 2005… »





Philippe Carragoso a découvert sa passion pour le vin en goûtant un Comtes de champagne de Taittinger dans sa jeunesse. Devenu caviste, il travaille depuis 2009 à Toulouse, pour la maison Nicolas. Arrivé en finale du concours du Meilleur caviste de France, ce passionné s’est prêté au jeu de notre questionnaire Vins Fins.

 

Quel est votre terroir préféré ?
Je viens du bassin d’Arcachon et je suis très attaché au Bordelais, surtout côté Médoc. Je trouve les vins d’une grande finesse, j’aime l’empreinte de l’élevage en fûts. On y trouve un panel de vins extraordinaires qui se marient à toutes les occasions et toutes les cuisines.

 

Quel est le plus grand vin que vous ayez goûté ?
Mon grand âge et mes années de métier m’ont offert de belles découvertes… Mais mon plus grand moment était avec un Château Lafite Rothschild de 2005, au cours d’une dégustation de premiers grands crus classés de ce millésime. Celui-là s’est démarqué par sa longueur en bouche. J’ai eu l’impression que c’était sans fin : il présentait une complexité aromatique impressionnante, des notes de fruits rouges, de torréfaction, de vanille. Incroyable !

 

Quel vin rêvez-vous de boire ?
Celui d’un vigneron de Bourgogne, feu Henri Jayer. Il a commencé comme métayer et petit à petit, a acheté ses propres parcelles. Il produisait des Vosne-Romanée et des Grands crus Richebourg. Au-delà de la réputation exceptionnelle de ses bouteilles, je suis fasciné par l’homme attaché à sa vigne qu’il était. Je rêve de goûter ses vins, mais ils se vendent à prix d’or, je doute que ce soit possible un jour.

 

Quelle bouteille de votre cave gardez-vous pour une occasion spéciale ?
Je garde un Château d’Yquem 2007, l’année de naissance de ma fille. Je voudrais le boire avec elle pour célébrer ses vingt ans.

 

Quel est votre plus grand regret œnologique ?
J’étais sommelier et je travaillais dans un restaurant étoilé à Versailles. Un client a commandé une bouteille de Château Mouton-Rothschild que je rêvais de goûter. Il a demandé qu’on lui apporte de la crème de cassis pour mettre avec. Il a fait un kir avec l’un des plus prestigieux vins, c’était difficile à vivre.

 

Racontez-nous votre plus belle rencontre !
Récemment, j’ai rencontré Henri Ramonteu, du domaine Cauhapé, en Jurançon. Il produit des vins admirables, mais c’est aussi un amoureux de la terre. Très proche de sa vigne, il est resté humble malgré sa renommée mondiale. J’ai beaucoup aimé le découvrir.

 

Quel est votre plus beau souvenir de dégustation ?
Je faisais une balade pique-nique en Bourgogne, organisée par la commune Ladoix-Serrigny. Entre chaque plat, on devait marcher un kilomètre, les étapes se déroulaient au milieu des vignes. Je me souviens avoir goûté un Corton rouge avec un coq-au-vin dans ce décor splendide, cette dégustation m’a beaucoup marqué.

 

Quelle est la prochaine belle bouteille que vous prévoyez de boire ?
Pour mes 50 ans, je vais ouvrir une bouteille de Château Beaucastel, un Châteauneuf-du-Pape, du millésime 2009. C’est un vin rouge remarquable que je voulais ouvrir pour une belle occasion.